Un voyage commence par un premier pas, c’est un fait. Mais ce sont les personnes que vous rencontrez et les expériences que vous vivez après avoir fait ce premier pas qui définissent réellement votre voyage.
L’aventure qui m’a menée ici, aujourd’hui, à Montréal, a débuté en 2008 en Turquie, mon pays natal. À l’époque, je caressais le rêve de devenir cinéaste. Après avoir tourné la deuxième partie d’une série de trois films controversés, j’ai dû mettre le projet de côté pour des raisons hors de mon contrôle.
Comme je planifiais déjà de quitter la Turquie et finir le montage de mes films au Canada, j’ai décidé de venir ici, puis d’y rester pour débuter une nouvelle vie.
Ainsi commençait mon voyage en tant qu’immigrante.
L’arrivée à Montréal avec pour seul bagage deux valises et peu d’argent en poche fut une première épreuve difficile. J’avais de grands rêves et de grands objectifs, et j’avais hâte de voir ce qui allait suivre. Or, je n’avais aucun soutien, je ne connaissais personne et je ne parlais pas la langue. J’ai fini par sombrer dans une spirale de pauvreté et de dépression.
J’aimerais pouvoir dire que le système m’avait laissé tomber, mais en réalité, il n’y avait aucun système en place à ce moment, ni pour moi ni pour d’autres nouveaux arrivants.
Je n’ai pu trouver d’emploi car je ne parlais pas français et mon expérience de travail en Turquie ne comptait pas. C’était comme si je n’avais aucune expérience de travail.
J’ai travaillé d’arrache-pied pour surmonter ces embûches et, avec force et détermination, j’ai réussi à me sortir de cette impasse.
Je me suis tout d’abord inscrite à des cours pour apprendre le français. J’ai ensuite accepté plusieurs petits boulots sous-payés afin d’acquérir de l’expérience au Canada. Et aujourd’hui, je dirige une petite entreprise d’informatique.
J’ai peut-être été chanceuse, je l’ai peut-être joué intelligemment, peu importe, mais pour un grand nombre d’immigrants qui arrivent ici, comme moi, à la recherche d’une vie nouvelle et meilleure, c’est souvent un échec. Chaque jour, de nouveaux immigrants et réfugiés arrivent au Canada et constatent le manque de ressources qui les aideraient à s’adapter et à réussir. Sans le soutien nécessaire, beaucoup sont forcés de mettre leurs rêves en attente … parfois même pour toujours. Leur voyage n’est pas ce qu’ils avaient imaginé.
Les choses ne devraient pas être ainsi, c’est pourquoi j’aimerais contribuer au changement.
Ma passion est d’offrir un réel support aux nouveaux arrivants, aux réfugiés et aux immigrants, en leur offrant la chance de partager un repas avec des Canadiens bien établis qui désirent leur donner des idées, des conseils et un coup de main.
J’ai nommé l’organisme ‘‘The Supper Society’’ parce que tout le monde apprécie un bon repas. Et j’espère qu’en tissant des liens pendant d’un repas, les nouveaux arrivants trouveront les outils nécessaires pour démarrer leur voyage au Canada.
J’ai parlé de ce projet à cinq femmes empathiques, compatissantes et couronnées de succès. Elles ont accepté de travailler avec moi à bâtir la vision de l’organisme en tant que ressource pour les nouveaux arrivants. Nous sommes ravies d’ouvrir nos portes aux testeurs bêta, en particulier aux immigrants qui sont à Montréal depuis moins d’un an, pour les inviter à notre premier dîner de réseautage, le souper inaugural de la ‘‘Supper Society’’.
Si vous êtes nouveau à Montréal et que vous souhaitez vous joindre à nous, veuillez nous contacter afin que nous puissions discuter des détails de notre repas.